Mental n°37 – Désirs de démocratie

Mental n°37 – Désirs de démocratie

La crise de la démocratie, la notion d’État de droit et l’engagement de la psychanalyse dans le champ politique.

Tandis que la montée des formations néofascistes menace la démocratie en Europe, des désirs de démocratie se font entendre. La psychanalyse est concernée et elle réinvente ses modalités d’intervention. Car le champ politique conditionne la clinique, les institutions et l’existence même de la psychanalyse.

Qu’est-ce que la démocratie envisagée du point de vue de la psychanalyse ? Mental fait le point sur la crise de la démocratie et la notion d’État de droit.

Une interview de Blandine Kriegel, des textes exclusifs, des cas cliniques et des articles branchés sur l’actualité pour repenser les rapports entre psychanalyse et politique.

  • La crise de la démocratie revisitée par la psychanalyse
  •  Les rapports entre psychanalyse et politique
  • Une interview exclusive de Blandine Kriegel
  • Un inédit de Jacques-Alain Miller sur l’État de droit et l’exception
  • Lieux de crise en Europe : quelles perspectives ? quels enseignements ?

 

SOMMAIRE

Éditorial, Domenico Cosenza

Le premier Forum Européen de Turin : « Désirs décidés de démocratie en Europe » Que faire avec la haine ?

Rosa Elena Manzetti

Nouvelles incarnations du désir de démocratie en Europe Éric Laurent
Démocratie 2.0 et transformation du droit. Catalogne/Espagne au XXIe siècle Enric Berenguer
Un désir décidé de démocratie Xavier Esqué
La récession démocratique Luciano Violante
Désirs de liberté et de démocratie. Un couple grand et fragile Gabriele Magrin
Nos moyens propres Christiane Alberti
Démocratie ? Absolument ! Mais sous quelle forme ? Pierre-Gilles Guéguen
Démocraties sans père Marie-Hélène Brousse
La République et la révolte des désirs Yves Vanderveken
Renouer la démocratie au désir Domenico Cosenza
Désirs décidés et passions gaies en démocratie Éric Laurent— Lieux de crise en Europe
La belle âme de l’intellectuel Miquel Bassols
Que se passe-t-il à Barcelone ? La difficile « passe » du nouveau Anna AromÍ
La Catalogne malheureuse : le peuple veut-il ce qu’il souhaite ? Vicente Palomera
Une enflure managériale Gil Caroz
Dérives gestionnaires dans la politique de santé mentale en Belgique Marie Brémond
Une mobilisation citoyenne à l’heure du réseau Juliette Parchliniak

L’interview de Mental

L’État de droit à l’épreuve de la mondialisation
Rencontre avec Blandine Kriegel— Nouveaux enjeux de la psychanalyse au XXIe siècle
État de droit et exception Jacques-Alain Miller

 

Logique de la clinique

Entre identification et événement de corps Oscar Ventura
De la trame œdipienne au sinthome Silvia Nieto
Le choix et la singularité comme délire contemporain Gabriela Medin
Au-delà de l’identité sociale. Suis-je un attardé ? Rosa Godinez
La dimension structurale du diagnostic Luisella Brusa
Diagnostique-moi ! Maria Bolgiani
Le bon usage de l’hérésie Luisella Mambrini
Une épine dans le savoir Valeria Sommer Dupont
Des moufles en été Romain Lardjane
Une homosexualité imposée Clément Fromentin
Pour une lecture borroméenne de l’autisme Francesca Biagi-Chai
Une manière d’être au monde Maria Jesus Sanjuan

Autres liens, autres lieux

Ubérisation et démocratie au temps de la révolution numérique Cinzia Crosali
Des cris d’indignation globalisés Nicolás Landriscini
Coby, peindre la voix, sans erreur Fabrice Bourlez
Mais comment est-il possible que vous vous sentiez si seule dans notre unité socialiste ? Nina Krajnik

Mental n°36 –  L’inconscient intime et politique

Mental n°36 – L’inconscient intime et politique

Édito

L’inconscient aux temps arides de la globalisation.

Qu’est-devenu l’inconscient à l’époque de la gouvernance algorithmique, du moi mondialisé et de la digitalisation de l’être ?

L’inconscient survit, l’inconscient persiste, l’inconscient se manifeste là où on ne l’attend pas. Car l’intimité dont il est question passe au travers des mailles du Big Data. Jamais le

recueil de données numériques ne pourra donner accès au sujet et à son désir inconscient. Jamais le symptôme ne se laissera gouverner par l’empire du nombre. L’inconscient intime et politique, hérétique à son époque, est ce dont il est question dans ce numéro de MENTAL.

Que l’inconscient soit de l’ordre de l’intime, on l’a toujours su. C’est en tous cas d’un nouveau rapport à l’intimité de chacun dont il est question avec la découverte de Freud. Qu’il soit aussi d’ordre politique, peut paraître plus surprenant. En quel sens le rapport de chacun à son inconscient pourrait-il avoir un quelconque lien avec la dimension du politique ? Freud n’a-t-il pas rompu avec Jung en 1921 en récusant toute idée d’un inconscient « collectif » ? La psychanalyse ne s’applique pas aux masses et il n’y a pas de psychanalyse des foules. En revanche, il y a bien une hypnose des foules et Lacan nous l’a appris, l’expérience analytique est plutôt une hypnose à l’envers. Car c’est le psychanalyste qui joue l’hypnotisé, suivant l’objet a à la trace.

Pourtant, l’intime et le politique sont noués. Reste à savoir en quel sens. Est-ce au sens où « tout » serait politique, où « tout » se réduirait à des rapports de domination entre oppresseurs et opprimés ? Cette lecture issue de la théorie marxiste tend à annuler le propre de la psychanalyse, soit le rapport à l’inconscient. Penser que « tout » est politique, c’est aussi nier le champ de l’intime et fuir le « je » en se réfugiant dans le « nous » de la masse ou de la communauté. La solution communautaire n’est pas la solution proposée par l’expérience analytique.

Peut-être alors qu’affirmer de l’inconscient qu’il est intime et politique, c’est dire qu’au XXIe siècle l’intime faisant dorénavant partie de l’espace public, l’inconscient pourrait lui aussi se partager sur la Toile. L’amour, la mort, la souffrance psychique, les symptômes pourraient-ils donc au XXIe siècle être mis en commun, en toute transparence ? Non. Ce n’est pas non plus le sens à donner à cette articulation de l’intime et du politique en psychanalyse. L’intime dont il est question dans la cure n’est pas son exhibition sur la Toile. L’intime est de l’ordre d’un savoir secret, qui échappe au sujet lui-même.

Mais la surprise de l’expérience analytique, c’est qu’elle est une expérience à deux, une sorte d’éternel retour d’un tête-à-tête singulier, et qu’elle débouche sur un rapport renouvelé à l’Autre et à la civilisation. En un mot, la psychanalyse comme expérience intime ne conduit pas à se détourner du monde et de son époque, mais donne envie de s’engager autrement dans le lien social. Cet engagement n’est pas tout à fait du même ordre que le militantisme. Il ne s’agit pas de faire passer sa vérité au collectif et de se sentir par là même soulagé, « du poids que la vérité pèse sur nos épaules », comme le disait Lacan en 1969. Il s’agit de s’engager sans faire disparaître le point depuis lequel chacun a eu affaire à ce qui ne peut se partager, soit à la lettre singulière qui a marqué son corps.

Aux temps arides de la globalisation, avatar mondialisé du scientisme, Google est le nouveau nom du grand Autre.

C’est aussi le lieu où se manifeste son incomplétude. Car cet Autre répond à tout sauf à l’énigme qu’est pour chacun son symptôme. La psychanalyse a alors plus que jamais une portée politique au XXIe siècle. Car elle sauve le « je » là où la Toile fait primer le « on » et le moi mondialisé. Elle sauve le choix subjectif, là où les algorithmes ne cessent aujourd’hui de choisir à notre place. Tel est l’effet éthique et politique de la psychanalyse.

Clotilde Leguil

Retour sur pipol 8 : La clinique hors-les-normes

Patricia Bosquin-Caroz 4e Congrès de l’Eurofédération de psychanalyse

Diagnostiquer le présent

Christiane Alberti Les sans-nom et les normes

Neus Carbonel L’autiste, hors-les-normes

Marco Focchi Le bonheur normal et les autres

Réginald Blanchet Être dans le champ politique comme analyste

Henri Verdier Le pouvoir des algorithmes

Jean-Yves Pranchère « Réponse au populisme »

Pierre Mertens Le populisme n’est pas un humanisme

L’interview de MENTAL

Rencontre avec Frédéric Worms Les Maladies chroniques de la démocratie

Nouveaux enjeux de la psychanalyse au xxie siècle

Jacques-Alain Miller « Les Hérétiques », Turin 2017.

Logique de la clinique

Lilia Mahjoub Autour de l’inconscient

François Ansermet L’acte ou l’inconscient

Jérôme Lecaux La haine ne se dissout pas

Hélène Guilbaud « Perdre un enfant »

Dalila Arpin Dédicace manquée

Laurent Dupont Une épreuve de solitude

Caroline Doucet « La recette »

Fabian Fajnwaks Les cours de la jouissance

Daniel Pasqualin Amour et mammographie

Véronique Voruz « Shallow Tongue »

Dominique Holvoet Un rêve a traversé mon analyse

Valérie Pera-Guillot Demandeur d’asile

Laura Sokolowsky Dans le cœur sombre de la bureaucratie

Alice Ha Pham Pas n’importe quoi

Ruzanna Hakobyan Un capitaliste hors norme

Thomas Roïc Pensées dégoûtantes

Florence  Frachon La rue : une trajectoire

Autres liens, autres lieux

Jean-Daniel Matet Sur La fracture de Gilles Kepel

Virginie Leblanc L’inéducable en soi

Philippe Lacadée Zweig avec Freud

Emmanuel Maudet Note sur la subversion lacanienne du structuralisme

Émilie Descout Réponse lacanienne aux féministes de tout temps

Mental n°35 – Signes discrets dans les psychoses ordinaires

Mental n°35 – Signes discrets dans les psychoses ordinaires

Edito

Dans le moment de crise que nous traversons en Europe, au cours de ce premier quart de xxième siècle, le débat politique porte sur les moyens de déchiffrer les signaux de la radicalisation chez des sujets qui ne sont pas encore passés à l’acte. Le débat porte aussi sur les signes ostentatoires d’appartenance religieuse dans l’espace public. Comment interprète-t-on ces signes ? Faut-il y voir un signe qui ne trompe pas et nous indique un danger ? Faut-il y voir une provocation ou un habitus, reposant sur un rapport à l’autorité traditionnelle, en perte de vitesse dans les démocraties occidentales ? Nous ne savons plus comment interpréter les signaux et les signes qui nous viennent de l’Autre.

« Signes discrets dans les psychoses ordinaires », est le titre du Congrès de la nls, organisé par Yves Vanderveken, congrès qui s’est tenu à Dublin les 2 et 3 juillet 2016. Ces signes discrets nous indiquent l’orientation des psychanalystes lacaniens à l’époque de la fin de l’ordre symbolique. La clinique analytique ne pousse pas à s’appuyer sur les signaux comportementaux, qui permettraient de prévoir un départ, ni non plus sur les signes ostentatoires de la croyance, comme preuve des intentions cachés d’un sujet, mais sur les signes discrets et secrets, qui indiquent chez un sujet « un désordre dans le sentiment de la vie »……

Clotilde Leguil

Signes discrets dans les psychoses ordinaires

Clotilde Leguil « Des signes ostentatoires aux signes discrets »

Retour sur le congrès de la NLS à Dublin

Yves Vanderveken « Vers une généralisation de la clinique des signes discrets »

Diagnostiquer le présent

Lilia Mahjoub « Du signifiant au signe »

Miquel Bassols « Psychoses, ordonnées sous transfert »

Réginald Blanchet « L’imaginaire de la psychose ordinaire »

François Ansermet « Paradoxes des signes discrets »

Jacques Borie « Averti du signe »

Eric Laurent « Portrait de Joyce en Saint homme »

L’Interview de MENTAL

Rencontre avec Serge Hefez, « Le rêve d’un autre monde »

Nouveaux enjeux de la psychanalyse au XXIe siècle

Jacques-Alain Miller, « De la nature des semblants »

Logique de la clinique

Dossia Avdelidi « La psychose non déclenchable »

Florencia Shanahan « Note introductive sur les signes discrets »

Alan Rowan « Les désordres de la personnalité et la psychose ordinaire »

Marco Mauas « La psychose ordinaire, intime »

Lieve Billiet « Modalité du surmoi »

Serge Dziomba « De la flèche au manège »

Laurent Dupont « Le bruyant et le discret »

Dominique Holvoet « Signes explicites de fin d’analyse »

Jacques-Alain Miller « Conversation clinique à Dublin sur trois cas »

Herbert Wachsberger « De l’expérience énigmatique au phénomène élémentaire »

Claudia Iddan « Pousse-à-l’homme »

Geert Hoornaert « Un fruit pelé »

Antonio Di Ciaccia « Le temps et la séance analytique »

Maurizio Mazzoti « Un facteur incompressible »

Véronique Voruz « Pas de temps à perdre »

Fabian Fajnwaks « Nouage du temps et de l’acte dans la décision »

Jean-Daniel Matet « Commentaire de deux témoignages d’A.E à Milan »

Autres liens, autres lieux

Aurélie Pfauwadel « L’anormalité, Lacan versus Foucault »

Grigory Arkhipov « Sur la schizophrénie « larvée » en URSS »

Virginie Leblanc « Sur Une chanson douce de Leïla Slimani»

Omaïra Messeguer « Signes discrets de la féminité »

Clotilde Leguil « Sophie Calle, un pari sur la perte »

Mental n°34 – Identités en crise

Mental n°34 – Identités en crise

“Faire l’expérience d’une possibilité nouvelle introduite par la crise, tel est le paradoxe des moments de crise. À partir de la psychanalyse, il s’agit de sortir le sujet de l’impasse de la crise destructrice – à fin de lui permettre d’aller au-delà, vers l’étendue du présent et du futur, au-delà, de ce qui était, dans l’attente de ce qui sera, mais qu’on ne peut finalement qu’inventer dans l’instant”

François Ansermet

Édito

Clotilde Leguil Le secret de l’identité

Eetour sur le congrès New lacanian School à Genève, mai

François Ansermet Paradoxe des moments de crise Diagnostiquer

Le présent

Yves Vanderveken Le symptôme fait crise

François Ansermet La crise et le temps

Miquel Bassols Incidences cliniques de la crise économique

Lilia Mahjoub Crise dans le transfert, crise dans la jeunesse

Marie-Hélène Brousse À bout de sens : crise de la vérité

Nathalie Laceur Fondamentalismes flamands

Éric Laurent Crises identitaires et triomphes des religions

Patricia Bosquin-Caroz Après-coup

Antonio Di Ciaccia Crise d’un discours devenu tout-savoir

L’interview de MENTAL

Rencontre avec Olivier Roy La crise du monde musulman

Nouveaux enjeux de la psychanalyse au XXIe siècle

Jacques-Alain Miller Le moment de conclure

Logique de la clinique

Thomas Rathelot Nommé à la commission d’évaluation à la dangerosité

René Raggenbass Passage à l’acte, expertise pénale et acte analytique

Véronique Voruz Parole, vérité et acte

Geert Hoornaert Euthanasie, mortelle errance

Argyris Tsakos Le paradoxe de la responsabilité chez les patients irresponsables

Anne Béraud Crise de confiance

Philippe Lacadée L’adolescent ne veut plus être gouverné

Christine Maugin L’adolescence, une crise constructrice ?

Marie-Hélène Blancard Crise et fin d’analyse

Danièle Lacadée-Labro En sortir : en-corps

Anna Aromi Les corps de l’école

Laurent Dupont La crise analytique, c’est fantastique

Jérôme Lecaux Chevaucher le manque

Santiago Castellanos Ce qui est à venir

Antonella Del Monaco La clef de sortie

Autres liens, autres lieux

Virginie Leblanc Emmanuel Carrère, fécondité des crises

Omaïra Meseguer Marguerite Duras. Arriver au bout de la crise

Edwige Shaki Sur la crise féminine, Mia Hansen-Løve

Emmanuel Maudet À quoi rêvent les transhumanistes ?

Clotilde Leguil « Demain », vers une écologie lacanienne

Mental n°33 – Suis-je victime ?

Mental n°33 – Suis-je victime ?

Éditorial

Clotilde Leguil,  « L’être-victime et la marque du trauma »

L’événement européen, retour sur pipol 7

Jean-Daniel Matet, Après-coup !

Diagnostiquer le présent

Éric Laurent, Occupy terror : les places et le trou

Deborah Gutermann-Jacquet, « Islamophobie », un signifiant qui divise

Rachid Benzine, Lire l’islam au présent

Miquel Bassols, La technique, la religion et leurs victimes

Alain Finkielkraut dialogue avec Agnès Aflalo, « L’identité malheureuse » après Charlie

L’interview de MENTAL

Rencontre avec Richard Rechtman sur « L’empire du traumatisme »

Nouveaux enjeux de la psychanalyse

Jacques-Alain Miller, Le désenchantement de la psychanalyse

Logique de la clinique

Pierre-Ludovic Lavoine, Survivante et victime de l’Autre

Guy Poblome, Une femme rabaissée

Marga Auré, Mon propre bourreau

Caroline Leduc, La preuve vivante

Edwige Shaki, De l’exil subi à l’inscription choisie

Marie Laurent, La marque du Nom

Jonathan Leroy, L’homme aux pigeons

Ariane Chottin, Une Antigone d’aujourd’hui

Laurent Dupont, Casser la gueule !

Thierry Jacquemin, Victime des attentats ?

Marie-Claude Lardeux, Un cas de « déradicalisation »

Djamila Mebtouche-Garadi, De « victime » à « indigné »

Autres liens, autres lieux

Antoni Vicens, La lettre Guernica

Virginie Leblanc, Marceline Loridan-Ivens, l’insondable décision de résister

France Jaigu, Un entretien avec Élisabeth de Fontenay

Emmanuel Maudet, Des victimes en série